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Hương Xưa

THƠ và NHẠC

POUR LA SURVIE D’UN PRISONNIER dans le camp de concentration

 

 

             

            L’année 1975 où Saïgon était pris par les Communistes

               marqua la fin de plus de trente ans de guerre fratricide

            Comme des milliers d’officiers du Sud subissant ce fléau

               mon mari fut mené en prison pour le lavage de cerveau

 

                ‘La ré-éducation’ des détenus annoncée pour une semaine

              mais des mois passés sans avoir reçu de ses nouvelles

           Je commençais à m’angoisser de sa longue détention

             Le sort de mon mari me paraîtrait au bord de l’agitation

 

             Toute jeune épouse portant dans mes bras un petit bébé

          J’éprouvais le même état d’esprit de la ‘femme d’un guerrier’(1)

             que la poésie vietnamienne dans son lyrisme avait illustrée

          et que dans mes années d’études au collège j’avais étudiée :

 

                    ‘Lorsque les bouleversements tremblent le ciel et la terre

          Ce sont surtout les dames qui souffrent de tant de misères

              Le Créateur, celui qui règne si loin au plus haut des cieux

          Comment as-tu créé sans merci sur terre tant de malheurs ?’

 

             Les lieux de détention de prisonniers étaient bien protégés

          La matière grise de toute une génération s’était confinée

             La date du retour de mon époux s’avérait dans l’opacité

          J’avais passé des moments de cauchemar dans l’importunité

 

            Au bout de six mois de détention les visites furent autorisées

         Les retrouvailles se firent dans la joie et les pleurs entremêlés

            L’apport des médicaments et de la nourriture bien cachée

         était nécessaire pour mon époux d’affronter les difficultés

 

            Une fois que l’endroit de la déforestation avait été repéré

         en tenue de montagnard je me hasardais à me déguiser

             En attendant son passage, dans les ronces je me suis cachée

          en imitant un chant d’oiseau on se retrouva pour un baiser

 

              Le besoin des diplômés permit à mon mari d’être relâché

           le destin nous a conduit à émigrer dans un pays civilisé

              où l’on bénéficie de la justice, la démocratie et la liberté

           Ce cauchemar est passé mais ma vie encore traumatisée

 

 

                                  Marie Thérèse HO

 

                   Dédié à mon mari bien aimé

 

   Note (1):

Les premiers vers traduits du chef-d’œuvre de la littérature vietnamienne du 18ème siècle intitulé ‘ Complaintes de la femme d’un guerrier’ dont le mari est parti pour la guerre.

L’esprit chevaleresque d’un guerrier de l’époque, c’est de se sacrifier sur le champ de bataille et d’avoir son corps enseveli dans la peau de son cheval.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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